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Problèmes dentaires chez le lapin et les rongeurs

Malocclusion dentaire

Les dents des lapins et des rongeurs herbivores poussent en continue. Par conséquent, elles continuent à croitre toute la vie de l'animal. Parfois, ces dents sont mal alignées et peuvent empêcher plus ou moins sévèrement la mastication, ce qui se traduit par de l'anorexie (refus de manger) chez un lapin ou un cobaye. Cette maladie dentaire est appelée malocclusion dentaire. La malocclusion dentaire est particulièrement fréquente chez les lapins, cobayes et chinchillas. Elle est liée en priorité à un défaut d'usure des dents (manque de foin) et généralement à une surconsommation de granulés. Par ailleurs, des facteurs génétiques et/ou des carences en vitamines (notamment en vitamine C chez le cobaye) sont également mis en cause. 


Pour prévenir cette maladie, seule la consommation de foin (foin de Crau ou de phléoles) ou d'herbe fraîche permet l'usure efficace des molaires. Les signes de malocclusion sont des signes de salivation, de refus de s'alimenter, de l'amaigrissement et l'apparition de sécrétions oculaires. En cas d'infection, on observera l'apparition d'abcès dentaires. Le traitement fait appel à la taille des dents sous anesthésie (appelée parage dentaire) par un vétérinaire spécialisé. Cette taille de dent est, si possible, réalisée à l'aide d'une caméra endoscopique pour examiner les dents localisées dans le fond de la cavité buccale et évaluer des lésions plus discrètes.

Abcès dentaires

Les abcès dentaires chez le lapin sont généralement secondaires à une malocclusion dentaire. Cette malocclusion entraine la formation de crevasses ou de pointes dentaires, formant dans un deuxième temps une surinfection puis un abcès. Dans certains cas, les abcès peuvent se former en arrière de l'oeil et faire ressortir l'oeil de son orbite. Le traitement de l'abcès passe d'abord par une évaluation précise des tissus infectés et de l'origine de l'infection (racine dentaire, corps étranger,...). Si cet étape n'est pas réalisée, les risques de récidives sont presque inévitables.


Pour déterminer l'origine et les caractéristiques de l'abcès, l'idéal est de réaliser un examen d'imagerie précis comme le scanner. Le scanner correspond à un examen radiographique en trois dimensions. Le traitement de choix est typiquement chirurgical et médical. Certaines de ces chirurgies peuvent être particulièrement complexes et nécessiter l'utilisation d'un endoscope.

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Maladies digestives, arrêt de transit chez les lapins et rongeurs herbivores

Stase digestive

Le système digestif des lapins est très sensible et peut ralentir sous l’effet de divers facteurs tels que l'ingestion de poils lors des mues, le stress, le manque d’exercice, une alimentation trop riche en glucides et trop pauvre en fibres végétales ou encore suite à l’évolution d’une maladie douloureuse. C'est également une complication classique d'intervention chirurgicale ou suite à une anesthésie


Il est important de noter que n'importe quelle maladie peut se traduire sous cette forme. L' échographie abdominale fait partie des examens complémentaires de choix pour comprendre et déterminer les causes de la stase


Le Dr HUYNH est auteur de nombreuses publications internationales sur le sujet:

Huynh, M. & Pignon, C. Gastrointestinal Disease in Exotic Small Mammals. J Exot Pet Med 22, 118-131, doi:10.1053/j.jepm.2013.05.004 (2013). 


Huynh, M. et al. Retrospective cohort study of gastrointestinal stasis in pet rabbits. Vet Rec 175, 225, doi:10.1136/vr.102460 (2014)


Diarrhée

Les diarrhées sont majoritairement une maladie des jeunes lapins et sont souvent associées à des parasites (coccidiose). Elles se déclarent généralement dans la semaine suivant l'adoption et nécessitent une prise en charge en urgence. 


Chez le lapin adulte, il faut distinguer la production de caecotrophes (crottes molles) qui peut être normale d'une diarrhée qui peut s'avérer être une urgence vitale. Une consultation par un vétérinaire expérimenté est recommandée. 

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Rhinite et Coryza chez les lapins et rongeurs (cobaye, rat)

Rhinite

Les rhinites et éternuements sont fréquents chez les lapins. Les rhinites du lapin sont dominées par la présence d'agents infectieux (Pasteurella, Moraxella, Bordetella). D'autres causes incluent également des causes inflammatoires, dentaires, des corps étrangers voire des tumeurs. 


La réalisation d'un écouvillon nasal permet d'identifier les germes impliqués dans la rhinite et d'ajuster le traitement. La réalisation d'un scanner permet de déterminer la cause de la rhinite et les lésions associées. Et dans certains cas, une rhinoscopie doit être réalisée pour retirer un corps étrangers ou faire une biopsie. Enfin des chirurgies nasales peuvent être nécessaires pour guérir certains cas de rhinite et des séances de laser peuvent être préconisées en soins palliatifs. 

Pasteurellose

La pasteurellose est une infection provoquée par une bactérie Pasteurella multocida qui est fréquemment identifiée dans les cavités nasales et les otites chez les lapins. Cette bactérie peut être particulièrement pathogène et provoquer des abcès multiples. 

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Syndrome vestibulaire chez le lapin ou les rongeurs

Encephalitozoon cuniculi

Les syndromes neurologiques vestibulaires sont courants chez les lapins. Ils sont dans la majorité des cas liés à une infection parasitaire/fongique.


Encephalitozoon cuniculi est un microsporozoaire parasite (désormais classifié dans les organismes fongiques) fréquent chez les lapins. Les symptômes peuvent apparaître tout au long de la vie de l'animal et peuvent être déclenchés suite à un événement stressant ou le développement d'une maladie intercurrente. Les symptômes les plus fréquemment observés sont d'ordre neurologiques, rénaux ou oculaires. Lors d’atteinte du système nerveux central, on observe fréquemment un torticolis (port de tête penché) mais aussi des troubles de l'équilibre, de la parésie ou plus rarement des convulsions. Lors d’atteinte du système rénal, le parasite provoque une insuffisance rénale chronique, qui se manifeste d'abord par une augmentation de la prise de boisson, l’émission d’urine riche en calcium, une augmentation de la quantité d'urine puis, avec le temps, par un abattement progressif, un état de déshydratation, un amaigrissement et une fonte musculaire. Le diagnostic se fait à l'aide d'une prise de sang (sérologie) distinguant les IgG et les IgM. Le traitement repose sur l’administration d’un anti-parasitaire sur une période de 28 jours.


Le parasite est potentiellement contagieux entre lapins. Les congénères ayant été en contact avec votre lapin doivent être idéalement dépistés pour cette maladie ou traités préventivement. E.cuniculi est considéré comme une zoonose (maladie transmissible à l'homme) bien que cette transmission soit extrêmement rare. Il est recommandé de respecter des précautions d'hygiènes d'usage (lavage de main après la manipulation des lapins et le changement de la litière).


Otite

Les otites sont fréquentes chez les lapins en particulier chez les lapins de race bélier mais aussi chez les cobayes et les rats. 


Les otites provoquent généralement des démangeaisons et parfois des syndromes vestibulaires avec un torticolis (tête penchée) et des crises convulsives.

On distingue les otites externes qui affectent le pavillon auriculaire externe, les otites moyennes qui concernent la partie osseuse de l'oreille (bulle tympanique) et qui se situe sous le tympan (donc non visible extérieurement) et les otites internes (organe de l'équilibre). L'observation se fait préférentiellement par endoscopie ou otoscopie. Le diagnostic d'otite moyenne se fait à l'aide d'un scanner ou un IRM préférentiellement. En fonction de l'atteinte considérée, plusieurs techniques chirurgicales peuvent être recommandées pour permettre la vidange des bulles tympaniques (bullotomie ventrale, PECALBO ou chirurgie d'abaissement du conduit auriculaire). Des techniques endoscopiques sont également possible pour aborder la bulle tympanique (myringotomie).

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Calcul et sablose urinaire

Sablose urinaire

La sablose urinaire est courante chez le lapin ou le cobaye. Les causes sont généralement liées à un défaut d'hydratation, un excès de calcium alimentaire ou un défaut de mobilité (sédentarité). La présence de sable urinaire en grande quantité peut être irritant et provoquer des difficultés à uriner, de la malpropreté, des cystites ou du sang dans les urines.


Le diagnostic est relativement aisé par radiographie. Cependant, toutes les sabloses ne sont pas nécessairement pathologiques. Un bilan complet associant prise de sang et échographie est recommandé. Le traitement passe par une amélioration de l'hydratation et des rectifications alimentaires. Cette sablose peut prédisposer aux calculs vésicaux, urétéraux ou rénaux.

Calcul vésical

Les calculs urinaires dans la vessie sont courants chez le lapin et le cobaye et ils sont également observés plus rarement chez les chinchillas. Ils peuvent être particulièrement délétères et causer une douleur intense lors de l'émission des urines et la présence de sang dans les urines. En cas d'obstruction urinaire (impossibilité d'évacuation des urines), il s'agit d'une urgence vitale absolue pour le lapin et les rongeurs.


Le diagnostic se fait par radiographie mais une échographie et une prise de sang sont recommandés pour exclure la présence d'autres calculs au niveau des uretères et des reins et aussi pour vérifier l'absence d'insuffisance rénale. Le traitement est quasiment toujours chirurgical, certains cas particulier peuvent être traité par endoscopie ou par traitement médical.

Calcul urétéral

Les uretères sont les structures qui permettent l'écoulement de l'urine entre le rein et la vessie. Ces structures peuvent être facilement bouchés par des calculs ou une accumulation de sable, surtout en cas de calcul rénal. Le rein qui est affecté souffre alors d'hydronéphrose (surpression dans le rein) ce qui provoque généralement de la douleur, de la malpropreté voire du sang dans les urines.


Le diagnostic se fait par échographie et certains cas peuvent nécessiter un scanner particulier pour vérifier la fonction du rein. Les traitements sont variés. Un traitement médical en hospitalisation peut être intenté, sinon une chirurgie voire l'implantation d'une prothèse (subcutaneous ureteral bypass) peut être proposée. Dans des cas extrêmes, il peut être recommandé de retirer le rein (néphrectomie).

Calcul rénal

La présence de calculs rénaux peut provoquer une insuffisance rénale voire une obstruction du rein (hydronéphrose). Cliniquement cela se traduit avant tout par de l'anorexie, de l'abattement et des douleurs abdominales.

Une infection par E.cuniculi peut éventuellement prédisposer à la formation de calculs. Les calculs rénaux se voient généralement à la radiographie mais certains calculs ne peuvent être visualisés que par échographie.


Suivant l'extension des calculs et la gravité de l'insuffisance rénale,  le pronostic est réservé. Il peut être recommandé de faire une néphrotomie pour retirer les calculs mais les récidives sont fréquentes. Un ajustement de l'alimentation pour limiter les apports en calcium est impératif.


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Tumeurs

Tumeur utérine des lapins

Les tumeurs utérines sont particulièrement fréquentes chez les lapines au-delà de l'âge de 3 ans. C'est la raison pour laquelle il est fortement recommandé de stériliser préventivement toute les lapines pour prolonger leur durée de vie.


Les lapines peuvent présenter de l'abattement et des pertes de sang (parfois spectaculaires). Elles présentent parfois des grossesses nerveuses (pseudogestation) associées au développement de la tumeur utérine. Le diagnostic se fait par échographie, d'une part pour confirmer la présence de la tumeur mais aussi pour faire un bilan d'extension et vérifier l'absence de métastases abdominales sur le foie ou la paroi abdominale. En cas de confirmation de tumeur, une radiographie thoracique doit systématiquement être proposée pour rechercher des métastases pulmonaires.


Le traitement de choix est la chirurgie de stérilisation (ovariohystérectomie). Quand elle est pratiquée à temps, elle est d'excellent pronostic. En cas de métastases des options de chimiothérapie peuvent être proposées.

Kystes ovariens des cobayes

Les kystes ovariens sont très fréquents chez les femelles cobayes et gerbilles. La grande majorité du temps, ils sont totalement asymptomatiques. Mais parfois, du fait de leur taille, ils peuvent comprimer les organes abdominaux. Lorsqu'ils sécrètent des hormones, les kystes ovariens peuvent occasionner des pertes de poils importantes ou des tumeurs mammaires et utérines.


Le diagnostic se fait par échographie. Le traitement est chirurgical. Une technique d'ovariectomie par les flancs est généralement préférée en l'absence de tumeur utérine, elle est de bon pronostic.

Tumeur mammaire des rats

Les tumeurs mammaires sont particulièrement fréquentes chez les rats, elles sont dans la majorité des cas de tumeurs bénignes chez les rats femelles. On les rencontre occasionnellement chez les lapines et les cobayes, mais contrairement au rats, elles sont généralement malignes.

Le traitement est toujours chirurgical (exérèse de la tumeur mammaire). La principale difficulté repose dans la cicatrisation cutanée. Si l'exérèse n'est pas complète, il faut parfois faire appel à la chimiothérapie.


Il faut rechercher l'existence d'une autre pathologie, comme une tumeur utérine ou ovarienne ou chez les rats, la présence d'une tumeur pituitaire. Chacune de ces pathologies doivent être recherchées spécifiquement.

Chimiothérapie

La chimiothérapie est le principe médicamenteux permettant de détruire des cellules cancéreuses. Elle est également applicable aux NAC et aux petits mammifères. Les protocoles peuvent être très simples comme très complexes et sont toujours adaptés pour provoquer le moins d'effets secondaires possible.

Elle peut être proposée de façon palliative ou en complément d'une chirurgie notamment en cas d'exérèse incomplète de la tumeur.

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