Lapin

Le lapin est un herbivore strict. Ces dents poussent continuellement tout au long de sa vie. Ses apports alimentaires reposent sur la digestion des fibres végétales qui sont consommées par les bactéries présentes en grand nombre dans un organe digestif particulier appelé le caecum.

L’alimentation d’un lapin doit être constituée de : 60-70 % de foin, 30-40% de légumes, 5-10% de granulés, <5% de fruits et de friandises industrielles. Pour stimuler la motricité, il faut disperser des gamelles dans tout son espace de vie (au moins 4 gamelles) et fractionner au maximum les repas.

La vie d'un lapin ne se limite pas à sa cage. Il est impératif qu'il puisse sortir et courir dans la maison ou mieux, avoir accès à un jardin en extérieur. Pouvoir sortir permet l'usure correcte des griffes et permet d'avoir accès à une exposition aux UV et à de l'herbe fraiche. Cependant, il est important que le lapin soit vacciné et protégé contre les parasites.

Le jeu est crucial dans la vie du lapin. Il lui permet de ralentir sa prise alimentaire, stimule sa curiosité et active le transit. Plusieurs jeux simples sont réalisables :

- suspendre des feuilles de légumes à une corde en hauteur à l'aide de pinces à linge

- cacher du foin dans des tubes en carton

- disposer d'un tapis de chanvre

- disposer d'une balle dans laquelle on peut insérer du foin ou des granulés

- disposer d'une grande boite en carton, remplie de frisure de papier

Les lapins sont des animaux sociaux. Ils doivent donc être gardés au minimum par deux. Il est préférable de les adopter jeunes car par la suite, le comportement territorial se développe et il est plus difficile de faire cohabiter deux lapins.

L'utilisation d'hormone d'apaisement peut être préconisé lors des premiers échanges. De manière générale et notamment pour éviter des reproductions intempestives, il est préférable de stériliser les lapins.

La litière la plus adaptée est peu poussiéreuse, absorbante et moelleuse. On recommande généralement de la litière de chanvre ou de la litière de papier (granulés compressés). Il est également possible d'utiliser des tapis drainants de type Drybed® ou Vetbed®.

Les lapins étant généralement propres, il est possible de disposer d'une litière en coin contenant un substrat de chanvre ou de granulés compressés. La litière souillée doit être débarrassée tous les jours. Il est recommandé de changer la litière intégralement toutes les semaines. 

Le lapin est un animal qui boit peu naturellement. S'il mange beaucoup de légumes, il est même possible qu'il ne boive pas du tout d'eau. Pourtant, une prise de boisson régulière avec de l'eau fraiche changée quotidiennement est impérative pour sa santé. Il est recommandé d'utiliser des eaux à basse teneur en calcium (<15 mg/L): Eau de source des montagnes d'Arrée : 0,8 mg/L; Mont Roucous : 1,2 mg/L; Rosée de la reine : 1,6 mg/L; Volcania (Leader Price): 2,7 mg/L; Montcalm : 3 mg/L; Grand Barbier (Carrefour): 4 mg/L; Montagne d'Auvergne (Super U) : 4,1 mg/L; Spa Reine : 4,5 mg/L; Eau de source des montagnes (Carrefour) 4,9 mg/L; Eau de source de montagne Laqueuille (Leclerc) : 6,5 mg/L; Valon : 7,1 mg/L et Volvic : 11,5 mg/L.

Il est également recommandé de disposer d'une gamelle et d'un biberon d'eau pour favoriser l'hydratation. Enfin les légumes apportent une part intéressante d'eau.

Le foin ou l'herbe doit être la base de l'alimentation. Il est préférable d'éviter des foins de luzerne ou de pissenlits chez le lapin adulte, très riches en calcium et de privilégier des foins de regains ou des foins de phléoles. Le foin doit être présenté en longues fibres bien vertes, avoir une bonne odeur et être peu poussiéreux. Il ne faut pas hésiter à offrir plusieurs marques/types de foin en même temps ou de varier.

Avant de le servir, il faut secouer le foin dans un sac pour le débarrasser de la poussière et l'accrocher en hauteur dans un ratelier ou le cacher dans des tubes en carton par exemple. 

Les légumes sont indispensables et sont assimilables dès l'âge de 6 mois. Distribuez 50 à 100 g/kg de poids vif d'endive, céleri, trèfle, menthe, coriandre, salade romaine, fane de carottes...

De manière générale, il est préférable d'éviter les légumes les plus riches en calcium en grande quantité ou trop régulièrement (pissenlits, cresson, persil, épinards, blettes, fânes de carottes, pissenlit, trèfle, chou vert, feuilles de betteraves) au profit de légumes pauvres en calcium (herbe, salade romaine, feuilles de céleri, endives, feuilles de chou-fleur, chicorée, feuilles de radis) cependant, les légumes apportent surtout de l'eau. Donc même l'apport d'un légume relativement riche en calcium est bénéfique par son apport en eau.

Distribuer des granulés avec une forte teneur en fibres (minimum 18%), en petite quantité (moins de 20 g/kg), dispersés dans la cage ou dans un jeu et de préférence le soir. 

La vaccination est fortement recommandée pour les lapins, même pour ceux qui ne sortent pas. En effet les principales maladies virales des lapins sont transmises par les moustiques (piqûre ou contact), donc même des lapins très citadins peuvent contracter des maladies virales graves.

Trois valences sont disponibles en France: la myxomatose, la maladie virale hémorragique (VHD1) et la maladie virale hémorragique nouveau variant (VHD2). Il faut noter que la VHD2 est aujourd'hui le risque infectieux majeur pour les lapins de compagnie et provoque des décès rapides et inéluctables après l'apparition de la maladie.

Plusieurs parasites peuvent affecter les lapins. Le principal étant Encephalitozoon cuniculi (depuis reclassé dans la famille des champignons), un microsporozoaire à l'origine de nombreux troubles neurologiques, rénaux et ophtalmologiques. Les parasites externes sont généralement des gales psoroptiques (Psoroptes), sarcoptiques (Sarcoptes) ou des cheyletielloses (Cheyletiella parasitivorax qui se traduit par des squames sur la peau, des démangeaisons et des perte des poils). La prévention passe par l'administration d'anti-parasitaires. Un anti-parasitaire externe est recommandé, en particulier quand les lapins sortent. Enfin la teigne (ou dermatophytose) est une maladie fongique potentiellement contagieuse pour l'homme.

Les tumeurs utérines sont très fréquentes chez les lapines. Trois lapines sur quatre sont exposées à des risques de tumeurs utérines (souvent carcinomateuse, donc graves) à partir de l'âge de 4 ans. Il faut dans la mesure du possible, privilégier la stérilisation précoce (ovario-hystérectomie).

La maladie dentaire est une maladie extrêmement fréquente chez le lapin. La malocclusion dentaire (des incisives ou des dents jugales: prémolaires et molaire) est liée en priorité à un défaut d'usure des dents. Pour prévenir cette maladie, seul la consommation de foin ou d'herbe fraîche permet une usure normale des dents.     

Les premiers signes de malocclusion dentaire sont le refus de s'alimenter, les écoulements oculaires, le fait de baver ou l'arrêt de production de crottes. Des interventions dentaires régulières sont nécessaires pour contrôler la maladie une fois qu'elle est installée.

Le système digestif des lapins est très sensible et peut ralentir sous l’effet de divers facteurs tels que l'ingestion de poils lors des mues, le stress, le manque d’exercice, une alimentation trop riche en glucides et trop pauvre en fibres végétales ou encore suite à l’évolution d’une maladie douloureuse. C'est également une complication classique secondaire à une intervention chirurgicale ou une anesthésie.

Ce phénomène est appelé stase digestive ou stase gastrique et peut potentiellement s'aggraver en obstruction digestive. Une consultation en urgence peut être nécessaire et des soins en hospitalisation sont généralement recommandés. 

La sablose urinaire résulte d'une combinaison de facteur à savoir un défaut d'hydratation, une consommation excessive de calcium et une mobilité restreinte. Plusieurs mesures sont recommandées :  

- distribuer une alimentation pauvre en calcium. 

- améliorer l'hydratation en donnant des légumes, en multipliant les points d'eau et en distribuant de l'eau pauvre en calcium.

- stimuler les déplacements en le laissant le plus souvent possible en liberté/semi-liberté. 

La sablose urinaire peut se compliquer en calcul rénal ou vésical, qui doit être diagnostiqué par radiographie ou échographie.

Les éternuements peuvent signaler une rhinite. Les rhinites du lapin sont dominées par la présence d'agents infectieux (Pasteurella, Moraxella, Bordetella). D'autres causes incluent également des causes inflammatoires, dentaires, des corps étrangers voire des tumeurs. Le diagnostic peut nécessiter de faire des prélèvements ou des examens d'imagerie. Le traitement est le plus souvent médical mais peut être chirurgical.

Un ajustement des mesures environnementales est nécessaire afin de limiter tous les facteurs pouvant provoquer une irritation de la muqueuse nasale tels que les poussières de foin ou de litière, les odeurs fortes (parfums d’ambiance, fumées, bougies, aérosols, litières parfumées, odeurs d’urine), les courants d’air ou une hygrométrie insuffisante.