Maladies des oiseaux
Picage
Le picage est un comportement d'origine multifactoriel qui peut être la conséquence d'une maladie systémique (PBFD, aspergillose, hypovitaminose A, dermatite axillaire, autre maladie de peau) ou d'un défaut dans l'environnement, la nutrition ou l'éducation de l'oiseau.
La prise en charge du picage nécessite un bilan de santé complet ainsi qu'une évaluation comportementale spécifique. Le traitement se fait sur plusieurs mois voire sur plusieurs années. Il est donc essentiel de faire un bilan complet sous peine de retarder la guérison. L'examen clinique et dermatologique est la première étape indispensable. Par la suite, une radiographie, des tests pour les principales maladies virales et un bilan sanguin sont conseillés. En effet, en cas de maladie, toute thérapie comportementale sera vaine.
Enfin la thérapie comportementale nécessite de comprendre les besoins propre de chaque oiseau qui sont adaptés à son espèce mais aussi à son tempérament.
Notre service est un centre d'étude de référence international pour la recherche sur le picage des perroquets Gris du gabon.
PBFD
La PBFD (Psittacine beak and feather disease) ou maladie du bec et des plumes, est une maladie virale particulièrement contagieuse entre perroquets. Elle affecte aussi dans une moindre importance d'autres oiseaux tel que les canaris ou les pigeons.
Le PBFD affecte principalement les oiseaux de moins de 3 ans et provoque des pertes de plumes, anomalies de plumages (plumes rouges ou perte de la crête), des déformations du bec. Dans les phases terminales, elle provoque une immunosuppression sévère et une anémie généralement mortelle. Les gris du gabons, cacatoes, perruches ondulées et inséparables sont particulièrement touchés.
Le dépistage se fait par un test réalisé dans de bonnes conditions sur les plumes ou sur le sang. En cas de test positif, il faut isoler l'oiseau contaminé et refaire le test régulièrement pour savoir si l'oiseau est capable de se négativer. Tout oiseau positif doit être exclu de la reproduction.
L'aspergillose est une maladie non contagieuse des oiseaux qui se manifeste principalement par des difficultés respiratoires ou de la fatigabilité.
C'est un champignon ubiquiste (que l'on retrouve notamment dans les graines) qui se développe à la faveur d'une immunosuppression aigue ou chronique.
Le diagnostic se fait principalement par radiographie, scanner ou endoscopie. Les tests sanguins sont généralement peu fiables.
Le traitement est typiquement long et difficile. Il repose sur l'administration d'antifongique puissant. Dans certains cas, une chirurgie des sacs ariens ou de la syrinx est impérative.
La chlamydiose est une maladie provoquée par une bactérie : Chlamydia psittaci. Elle est connue sous divers nom tel que la psittacose, l'ornithose ou chlamydophilose. C'est une maladie contagieuse entre oiseau et contagieuse à l'homme.
La chlamydiose aviaire, lorsqu’elle se déclare chez l’oiseau, provoque des signes digestifs (diarrhée) et respiratoires ainsi qu’une dégradation d’état général. Tout oiseau malade peut potentiellement souffrir d'une chlamydiose. La bactérie est présente dans les fientes de l’oiseau, la poudre de plume et les poussières, elle est transmise par voie orale et inhalation de ces poussières, par contact avec l’oiseau ou par les objets souillés par les fientes.
Chez l’homme elle cause une maladie pulmonaire atypique révélée par un syndrome pseudo-grippal le plus souvent avec fièvre (39-40°C), des frissons, céphalées intenses, myalgies, toux sèche et conjonctivite. Cette maladie peut être dangereuse pour les enfants, personnes âgées, enceintes ou immuno-déprimées.
Le diagnostic se fait par PCR ou par identification de l'organisme sur des prélèvements cytologiques ou anatomiques.
La dystocie est également appelée rétention d'oeuf. C'est une situation ou la femelle n'arrive pas à expulser son oeuf. Elle est généralement abattue, au sol, et fait des efforts expulsifs. Il n'est pas nécessaire à la femelle d'avoir un mâle pour avoir des rétention d'oeufs.
Les dystocies peuvent être expliquées par une sur-prolificité, des anomalies de conformation de l'oeuf, des carences vitaminiques ou minérales. La précocité sexuelle peut être également un facteur favorisant. Les calopsittes, inséparables, poules sont particulièrement prédisposées à la rétention d'oeuf.
Le traitement requiert une intervention en urgence, soit en faisant des injections hormonales, soit en faisant une chirurgie sous anesthésie.
La coelomite est une inflammation de l'abdomen causé par la présence d'oeuf dans la cavité abdominale. Ces oeufs peuvent être libre dans la cavité abdominale (ponte ectopique) ou impacté dans le tractus reproducteur. La poule ou l'oiseau affecté est généralement très abattue, a le ventre gonflé, rouge, et présente de la diarrhée.
Le diagnostic se fait par échographie ou radiographie. Le traitement nécessite parfois une chirurgie difficile pour retirer les oeufs bloqués en région abdominale.
Les fractures sont très fréquentes chez les oiseaux du fait de la fragilité des os qui sont souvent pneumatiques et donc rempli d'air. Les os les plus souvent affectés sont le tibiotarse (l'équivalent du tibia des mammifères) ou l'humerus.
La plupart du temps, les fractures doivent être stabilisées et opérée chirurgicalement pour conserver la fonctionalité du membre. Chez les oiseaux plus petits des systèmes d'attelle peuvent être considérée.
La gestion de la fracture inclue en priorité une gestion de la douleur et une hospitalisation pour du repos et éviter une aggravation de la fracture. Il est important également de faire une évaluation radiographique et vérifier l'absence de maladie sous jacente tel qu'un manque de calcium.
L'ostéofibrose est un défaut de minéralisation des os. Chez les oiseaux, ces problèmes sont soit liés à la ponte d'oeuf, ou lié à un défaut de calcium alimentaire ou à un défaut d'UV. Les signes sont généralement des oeufs mous chez les poules, ou des fractures spontanées ou des convulsions dans les cas les plus graves.
Le bec des perroquets pousse en continu et peut nécessiter d'être taillé régulièrement. En cas d'élongation anormale, la cause est souvent liée à une maladie sous jacente (PBFD ou insuffisance hépatique). Contrairement à une idée reçue, un défaut d'usure du bec est assez rare.
Un diagnostic précis doit être établi avant de faire la correction, sinon la récidive rapide sera inévitable. La correction chirurgicale se fait avec une meule rotative sous anesthésie.
Notre centre est une référence en europe pour le soins des becs de perroquets. Le Dr HUYNH est notamment l'auteur de la principale publications sur le sujet :
Huynh, M., Gonzalez, M. S. & Beaufrere, H. Avian Skull Orthopedics. Vet Clin North Am Exot Anim Pract 22, 253-283, doi:10.1016/j.cvex.2019.01.006 (2019).
Le bec en ciseau (scissor beak en anglais) est une déviation du bec supérieur (rhinothèque) vers la droite ou la gauche du bec inférieur (gnathothèque). Elle est courante chez les jeunes oiseaux élevés mains mais peut également être acquise. De nombreuses causes sont connues et des traitements divers sont possibles, soit à l'aide de montage orthopédique soit à l'aide de prothèse. La correction peut nécessiter quelques semaines à plusieurs mois de travail.
Notre centre est une référence en europe pour le soins des becs de perroquets. Le Dr HUYNH est notamment l'auteur de la principale publications sur le sujet :
Huynh, M., Gonzalez, M. S. & Beaufrere, H. Avian Skull Orthopedics. Vet Clin North Am Exot Anim Pract 22, 253-283, doi:10.1016/j.cvex.2019.01.006 (2019).
Le Bornavirus est un virus neurotrope qui déclenche une réaction immunitaire forte de la part de l’oiseau qui peut se manifester par une inflammation des nerfs (névrites), du cerveau (méningite) et une dilatation digestive (jabot, proventricule et ventricule).
Les dégradations cliniques possibles sont des convulsions, des pertes de vue (cécité), des régurgitations, une stase du jabot ou un abattement brutal.
Cette maladie est particulièrement difficile à appréhender, une consultation avec un vétérinaire spécialiste des oiseaux est recommandée.
La polyomavirose est une maladie virale affectant les perroquets et les passereaux. Elle se manifeste par des défauts de plumes et parfois des anomalies de bec ou une insuffisance hépatique. Elle touche en priorité les jeunes oiseaux ou elle mime la présentation clinique d'une PBFD. Elle est fréquente chez la perruche ondulée.
